Âgisme
Dévoilez-vous aisément votre âge? Avez-vous peur de le faire? Personnellement, j'ai peur que les gens ne me regardent plus avec le même œil s'ils connaissaient mon âge. Les stéréotypes et les préjugés concernant l'âge sont fréquents, tout comme l'est la discrimination envers les personnes d'un certain âge. Ce type de discrimination et de mépris porte un nom : l'âgisme.
L'âgisme ne concerne pas seulement les personnes du troisième âge. Selon le milieu, on peut être victime d'âgisme dès l'âge de 40 ans, particulièrement dans le monde du travail. Certains se font refuser un emploi sans savoir pourquoi, mais ils arrivent à comprendre que c'est probablement en raison de l'âge. À partir de 50 ans, c'est encore plus fréquent.
L'âgisme ne se manifeste pas uniquement dans le monde du travail. Ça arrive aussi en amitié. Certaines personnes refusent catégoriquement d'avoir dans leur cercle d'amis des personnes qui sont plus vieilles de 5 ou de 10 ans qu'elles. Pourtant, une personne avec une plus grande expérience de vie peut avoir beaucoup à offrir en amitié et, même parfois, en amour. Par ses connaissances, une telle personne peut avoir une perspective différente et des opinions plus nuancées sur différents aspects de la vie et, ainsi, ouvrir de nouveaux horizons.
Refuser de côtoyer une personne simplement parce qu'elle est plus âgée que soit c'est faire preuve d'étroitesse d'esprit, c'est d'avoir des préjugés sur les capacités de cette personne, c'est d'entretenir de vieux stéréotypes liés à l'âge, c'est afficher de l'âgisme. Ce n'est pas parce qu'une personne a près de 80 ans, qu'elle n'est pas en forme. Je connais des personnes de cet âge qui font du ski alpin, qui sont même plus en forme que certains jeunes.
Dans mon cercle d'amis, il y a des personnes plus jeunes et plus vieilles que moi. L'âge n'a jamais fait partie des critères pour me lier d'amitié avec quelqu'un. Je choisis plutôt mes amis en fonction de leurs qualités de cœur, de leur sens de l'humour et des intérêts qu'on a en commun, notamment la cuisine et les plaisirs de la table.
L'âgisme est présent dans toutes les sphères de la société, y compris les institutions de santé. Les personnes du troisième âge font parfois l'objet de railleries, de moqueries et de mépris par des ceux qui cautionnent consciemment ou non l'âgisme. Présumer qu'une personne du troisième âge est incapable d'utiliser la technologie, c'est de l'âgisme. Présumer qu'elle ne peut prendre ses propres décisions et/ou les prendre à sa place, c'est aussi de l'âgisme. La traiter avec indifférence ou la traiter moins bien que les autres personnes, c'est encore de l'âgisme. L'insulter, lui soutirer de l'argent et/ou lui faire mal émotionnellement, psychologiquement ou physiquement, c'est toujours de l'âgisme, mais c'est surtout de la maltraitance.
Par ailleurs, adapter un service, un soin ou un traitement en fonction de l'âge de la personne, ce n'est pas de l'âgisme, c'est de la considération et, parfois, du professionnalisme. Dans le même ordre d'idées, rendre service à la personne ou lui accorder une faveur, comme lui céder son siège dans un autobus, c'est encore de la considération.
Je m'insurge contre l'âgisme et la maltraitance des personnes du troisième âge. Chaque être humain, qu'il soit jeune ou vieux, mérite d'être traité avec respect, dignité, bienveillance et gentillesse. Soyons humains envers tout le monde!