Dépression saisonnière
Vous sentez-vous régulièrement fatigué durant l'automne et l'hiver? Souffrez-vous d'hypersomnie? Avez-vous de la difficulté à faire votre travail durant ces deux saisons? Avez-vous un manque d'intérêt pour les activités professionnelles, les violons d'Ingres et les activités sociales? Êtes-vous plus triste au cours de cette période? Avez-vous constaté une baisse de l'humeur et une augmentation de l'irritabilité? Souffrez-vous d'hyperphagie ou, à l'inverse, avez-vous un certain dégoût pour la nourriture? Constatez-vous un changement dans vos habitudes alimentaires durant ces six mois? Avez-vous des pensées suicidaires durant les mois de novembre, de décembre, de janvier, de février et de mars? Si vous avez répondu oui à l'une ou l'autre de ces questions, il se peut que, comme moi, vous souffriez de la dépression saisonnière.
Je souffre de dépression saisonnière depuis mon enfance. À l'âge de 17 ans, j'ai fait une tentative de suicide en avalant une quantité importante de comprimés de triazolam (un médicament hypnotique) et d'oxycodone. Heureusement pour moi, mon corps a refusé ce projet d'en finir avec la vie et a rejeté le contenu stomacal. Résultat : je me suis réveillé 3 jours plus tard le visage dans une mare ...
Après cet événement, j'ai bien pensé que c'était chose du passé. Mais ça n'a pas été le cas. Au début de la trentaine, les symptômes de la dépression saisonnière sont devenus plus apparents.
On ne connaît pas les causes de la dépression saisonnière,
mais on sait qu'elle est liée à la diminution de la durée du jour et de l'intensité
des rayons solaires. On sait aussi que les personnes ayant un trouble du spectre de l'autisme sont plus susceptibles d'être touchées par la dépression, notamment, la dépression saisonnière.
Heureusement, il existe des solutions, notamment la luminothérapie. En 2004, je me suis donc procuré une lampe de luminothérapie et j'ai commencé à l'utiliser. J'ai vu une grande différence presque immédiatement. On recommande une durée d'exposition de 30 à 60 minutes. Personnellement, je l'utilise quelques heures par jour. Les rayons lumineux de la lampe se transforment en signaux électriques et agissent sur les neurotransmetteurs, notamment la sérotonine, laquelle régule l'humeur. Depuis 2006, je prends aussi un supplément de magnésium, de la vitamine D, de la vitamine B6 et de la vitamine B12 durant l'automne et l'hiver. Avec tous ces ajouts dans ma vie, la dépression saisonnière a été plus facile à vivre.
Pour moi, ce sont les mois de janvier et de février qui sont les plus pénibles. En 2019, malgré la luminothérapie et les suppléments de magnésium et de vitamines, les idées noires sont revenues et j'ai voulu en finir avec la vie. À ce moment-là, j'ai eu le courage de demander de l'aide en me rendant à l'hôpital. J'ai été hospitalisé durant une semaine. Ce fut la semaine la plus longue de toute ma vie. C'était un mal nécessaire pour me remettre sur pied. Je suis maintenant sous traitement contre la dépression saisonnière et je me porte beaucoup mieux depuis lors. Si je suis encore en vie aujourd'hui, c'est justement parce que j'ai demandé de l'aide. Si c'était à refaire, j'aurais demandé de l'aide plus tôt. Si vous avez des idées noires, n'hésitez pas à demander de l'aide.