Ruptures en amitié

16/10/2022

Introduction

Le présent article fait suite à celui qui portait sur les relations malsaines. Que se passe-t-il lorsqu'on se rend compte, après de nombreuses années, que l'amitié qu'on chérissait particulièrement n'est en fait qu'une relation malsaine? Doit-on en parler avec l'individu en question? Comment s'y prendre pour rompre définitivement une amitié malsaine? J'ai vécu deux fois une telle rupture.

Première rupture

Il s'agissait d'une personne qui se plaignait régulièrement de son sort et qui trouvait toujours le moyen d'attirer l'empathie et la compassion des autres. Elle savait bien manipuler les gens pour qu'ils fassent preuve de bienveillance, d'altruisme, de solidarité et d'entraide à son égard. Je me sentais toujours fatigué après une discussion avec cette personne, mais je ne comprenais pas pourquoi.

Lorsque je me suis aperçu de la nature réelle de l'amitié, j'ai essayé ma tactique qui consiste à changer rapidement de sujets ou de faire des activités différentes. Après plusieurs tentatives infructueuses, je me suis résolu à rompre l'amitié. Pour ne pas froisser la personne et, surtout, pour ne pas subir de chantage émotionnel, je lui ai écrit un courriel dans lequel je lui expliquais que j'ai beaucoup changé ces dernières années et que mes besoins en amitié ont malheureusement évolués dans un autre sens. Je me suis aussi excusé de lui faire de la peine et que ce n'était pas mon intention. Je lui ai demandé de ne plus communiquer avec moi; ma décision était définitive.

Deuxième rupture

Il s'agissait d'une personnalité vraiment charismatique qui savait savamment bien manipuler les gens pour en tirer toujours plus de profit. Les propos tenus par cette personne étaient particulièrement bienveillants et touchants de sincérité. Elle subjuguait autrui par son amabilité, par son empathie envers les autres ainsi que par l'étendue de son érudition et de ses connaissances sur la culture générale. Sous ce déguisement se cachait une personne foncièrement profiteuse qui ne s'investissait pas dans la relation. Moins elle s'investissait, plus je travaillais fort pour ne pas la perdre. C'était ainsi que je suis rentré dans un cercle vicieux où je donnais toujours plus et où je recevais de moins en moins. C'était une amitié à sens unique qui exigeait toujours plus de moi. Paradoxalement, je tenais vraiment à cette amitié de très longue date que j'estimais grande et forte. C'est comme si je n'arrivais pas à voir et à comprendre ses intentions. Comme si j'étais voilé. Et pourtant, au début de cette amitié, une autre amie m'avais déjà averti du potentiel de manipulation. Déjà, je n'y voyais plus clair et mon jugement étais altéré. Et puis, un beau jour, le voile est disparu et j'ai pu constater l'ampleur de la manipulation. Dans un cas comme celui-là, je savais pertinemment bien qu'il était vain d'avoir une discussion avec cette personne, car elle nierait tout en bloc, elle essaierait de me convaincre que mon jugement est erroné, chercherait à manipuler mon estime personnelle et la discussion n'en finirait plus. Il s'agit d'un trait qui est profondément enraciné dans sa personnalité. Il était donc improbable que la personne accepte le constat et modifie son comportement en conséquence. J'ai donc dû me résoudre à mettre fin à l'amitié en coupant définitivement les ponts et en bloquant son numéro de téléphone.

Conclusion

Dans les deux cas, j'ai rompu une amitié qui était malsaine. Il n'y a pas beaucoup d'options pour une belle rupture. J'estime qu'une belle coupure bien nette guérit plus vite qu'une coupure qui s'étire dans le temps.

J'ai eu beaucoup de peine dans les deux cas. Une peine d'amitié peut être assez difficile à vivre. Ce qui est le plus triste et le plus difficile à admettre, c'est que, dans les deux cas, j'ai dû faire le deuil de la fausse représentation que je m'étais faite de cette personne. Je n'ai pas perdu deux amis, mais une idéalisation de ces personnes.

Partager